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Nos pas à Mouthier Haute Pierre

On se décide assez vite. Les vacances d'automne sont là, la météo annonce une belle journée ensoleillée.

"Dis, Evelyne, on va marcher?"

🎶On ira où tu voudras quand tu voudras🎵

Enfin, pas vraiment, je cherche une rando qui puisse convenir à nos souhaits mais c'est sans compter que la miss l'avait déjà repérée.

Seul bémol, le nombre de kilomètres et le dénivelé plutôt coquet.

"J'y arriverai" qu'elle a dit.

On fait confiance et nous voilà partis par une beau matin, frisquet, l'herbe ayant frisé aussi.


Le temps de placer un galet peint et de repérer le début du parcours au milieu du village, engoncés dans nos vêtements chauds bien adaptés pour ce matin mais qui vont vite se révéler encombrants puisque le soleil va vite être chaud.


Le GPS bien installé, la carte sur le téléphone, on démarre. Rejoindre les crêtes signifie déjà grimper dès les premiers mètres. Le visage de la miss se fait douloureux. Je crains qu'on n'atteigne pas l'objectif fixé, je l'avoue. Je pars en courant apprécier la distance qui nous sépare du premier plat. Et de retourner lui apporter mon jugement. C'est difficile mais elle va continuer toute la matinée. Grimpettes sur grimpettes s'enchaînent mais dans la forêt, il fait bon. Et je continue mon va et vient en courant pour revenir la rassurer. Même si j'avoue à cet instant où j'écris que j'ai minimisé certaines côtes... C'était pour la bonne cause.

Pause déjeuner à quelques mètres de la source de la Loue. Posés sur un muret, le soleil nous apportant tout le bien-être, les sandwichs sont dévorés dans le calme, chacun se remémorant, je suppose, les 10 premiers kilomètres réalisés... Il en reste plus du double, chacun le sait aussi...


C'est reparti pour de nouvelles crêtes, de l'escalade nous attend mais le sentier bien pensé permet par ses lacets de ne pas "trop" se fatiguer. A ce moment, vu le dénivelé, je ne cours pas vraiment et ne vais pas plus loin que l'autre lacet pour estimer les futurs mètres. Pas une parole échangée si ce n'est de temps en temps pour féliciter la miss. C'est difficile... Et de me rendre compte sur un panneau égaré, tombé qu'il y a là un trail organisé chaque année (à garder en mémoire pour l'année prochaine). Revenir à l'instant présent, se cramponner et ne pas dévier sur les singles. C'est difficile, toujours... Mais quel plaisir de sentir l'air vivifiant piquer nos joues, les rayons du soleil qui réchauffent nos dos, de voir la lumière qui ravive l'embrasement du feuillage, de respirer la bonne odeur de l'humus. Moments apaisants en connexion avec la nature. On y est, tout en haut du rocher, la forêt, la Loue en contre-bas, les forêts éblouissantes de couleurs automnales. Un émerveillement. On ne parle pas plus. On apprécie.


Encore 6 kilomètres et nous retrouverons notre point de départ. Le rythme est un peu plus lent. Mes aller-retours toujours réconfortants. La miss est incroyable, elle va. Son appli lui donne les indications de temps, de kilomètres parcourus, elle apprécie nos encouragements. La dernière partie est plus facile mais la fatigue est là, les jambes se font lourdes. Dernier point de vue, grimpette pendant 700 mètres pour un point de vue impressionnant, qu'il ne faut pas rater. Mais là, personne n'a envie d'être impressionné davantage. On les a eues nos sensations, nos émotions, nos admirations. On la zappe, cette partie-là. Il reste 2 kilomètres. J'abandonne le duo père-fille et part en courant, convenus qu'on se retrouverait en bas, à la voiture. Envie de faire monter les endorphines. On ne va pas bouder son plaisir !


Au final, presque 25 kilomètres pour la miss. 28 pour moi avec mes allers-retours. Tous trois fourbus, tous trois heureux et deux particulièrement fiers de la miss qui aura effectué ce jour sa plus grande performance sportive de sa vie passée ... mais pas future j'espère. Elle nous dit : "Je vous dirai être remise physiquement de cette activité mais pas encore psychologiquement !" 😃 J'ajouterai juste "Bravo Lydia pour cette belle sortie. Tu as été courageuse. Tu nous as prouvé que tu en étais capable, ce que je ne doutais pas. Je suis fière de toi"


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