Comme j'aime à les regarder ces mésanges ! Elles n'ont cesse de venir picorer les graines que je leurs dépose dans une coupelle sur la table du salon de jardin.
Farouches, elles guettent le moindre de mes mouvements. S'envolent dans la haie de lauriers pour revenir très vite.
Ce matin, l'une d'entre elles est venue taper une fenêtre de la baie vitrée.
Elle était toute estourbie, toute étourdie. J'étais moi-même démunie.
Une de ses congénères étaient à ses côtés comme pour la ravigoter. Me voyant, elle a stoppé ses petits coups de tête et ses sautillements pour aller se cacher.
J'étais là, devant petite mésange abasourdie, lui parlant (je peux être gagate devant les animaux, enfin pas tous, ou pas dans le même sens...) et lui montrant une graine posée sur le bout de mon doigt...
Elle était sur ses deux petites pattes, regardant à droite, à gauche mais ne pouvait s'envoler. Elle ne semblait pas blessée aux ailes...
Que faire?
Et la réponse n'a pas eu lieu d'être formulée, mésange a repris son envol ! Soulagée que j'étais suite à ces 5 bonnes minutes d'inactivité de sa part.
Remplaçons donc Blanquer par Apollinaire
La mésange
Les soldats s’en vont lentement Dans la nuit trouble de la ville. Entends battre mon cœur d’amant. Ce cœur en vaut bien plus de milles Puisque je t’aime éperdument. Je t’aime éperdument, ma chère, J’ai perdu le sens de la vie Je ne connais plus la lumière, Puisque l’Amour est mon envie, Mon soleil et ma vie entière. Écoute-le battre mon cœur ! Un régiment d’artillerie En marche, mon cœur d’Artilleur Pour toi se met en batterie, Écoute-le, petite sœur. Petite sœur je te prends toute Tu m’appartiens, je t’appartiens, Ensemble nous faisons la route, Et dis-moi de ces petits riens Qui consolent qui les écoute. Un tramway descend vitement Trouant la nuit, la nuit de verre …
Il faudrait coller des silhouettes d'épervier sur les vitres pour servir d'épouvantail.
Ou de loups.
Ou de Blanquer.