top of page
  • Photo du rédacteurMes mots sur la toile

Lyme, ma bataille

Ce que demain sera fait ? Nul le peut le dire.


Je vis au jour le jour depuis 4 mois. 16 semaines qu’une fichue maladie est venue plomber ma vie m’empêchant toute activité habituelle, me faisant stopper mes sorties qu’elles soient sportives ou culturelles voire juste amicales.


Je suis là mais je ne sais pas si c’est le même monde qu’avant. Je suis atteinte physiquement mais des troubles cognitifs viennent perturber encore mon être, mon âme.

Le 9 août dernier, j’étais à Strasbourg. Nous devions profiter de cette belle journée ensoleillée. Des symptômes étranges apparaissaient les uns après les autres : jambes lourdes, maux de tête, frissons, fièvre pour ne citer que ceux qui s’enchaînent pour entraver le bon déroulement de la visite de la ville. Le soir venu, les frissons s’accentuent. Ma nuit est horrible. Je tremble. Je me relève et comble de la malchance, je loupe une marche, tombe lourdement et me fracture 1 côte. Là c’est mécanique, je sais pourquoi je souffre. Un flash : je pense que le Covid vient s’installer pour une troisième fois. Le test PCR élimine cette hypothèse.

Les troubles persistent, les analyses sont plus approfondies. Le diagnostic tombe : maladie de Lyme au stade 2 minimum parce qu’au plus profond de moi, Borellia s’est cachée pour ressortir cet été. Je passe sur les détails, les errances, les questions, les recherches personnelles.

Les jours passent dans un épais brouillard. Je ne me reconnais plus. Tout devient compliqué. La moindre tâche me fait procrastiner. Je ne peux presque rien faire. Je ne peux pas me lever, je ne prends plus la voiture. Je suis fracassée. Les nuits sont longues et douloureuses. Cogiter encore et encore. Que sera ma vie ? Vais-je guérir ? Lyme m’a abattue. Elle gagne sur ma vie. Je ne sais pas la combattre. Je suis trop faible. Dégradée physiquement, je passe du lit au fauteuil, de la chaise au canapé. Les quelques pas séparant l’un de l’autre sont pénibles. Ebranlée physiologiquement et intellectuellement, je démêle difficilement le quotidien qui est devenu inconfortable. Confuse et hébétée, je perds le contrôle de ma vie. Je n’aspire qu’à me reposer, encore et encore. Je désire un soulagement. Juste une demi-journée. Pas longtemps. Un peu. Mais non, il y a toujours un symptôme qui se la joue plus malin, montrant ainsi que Lyme va encore être plus forte que toi. Il faut accepter.

J’essaie la méditation. Je navigue à vue.

Je ne lis plus, je n’y arrive pas.

Je m'accroche à chaque petite chose de la vie, chaque petit moment de beauté, me disant qu'il mérite d’être gardé au fond de soi pour alimenter le corps les jours où ce dernier est un peu plus malmené par la douleur.

Je prie. Je m’en remets à Marie la nuit, quand le sommeil ne revient pas. Je me souviens que c'est à Lourdes en accompagnant les malades début août que j’ai ressenti, pour la première fois, une gêne aux pieds.

Malgré les douleurs permanentes, les oppressions multiples, le rythme cardiaque qui s’emballe, les pseudo-tétanies… je garde confiance. La maladie m’est tombée dessus, c’est comme ça ! Il y a pire. Je pense aux personnes atteintes d’une maladie incurable. Et on tient bon. On garde espoir. Il faut se battre. La souffrance booste aussi.


Donc de naturopathe en médecins, de spécialistes en infirmiers, je mise ma dernière carte sur un docteur spécialisé en cette maladie infectieuse qui me prescrit une batterie de tests sérologiques et PCR plusun régime alimentaire strict sans lactose et sans sucres, avec peu de féculents et beaucoup d'aliments bio.

Les résultats tombent : Lyme est identifiée et comme Borrelia ne voulait pas se faire ch… toute seule dans mon corps, elle a invité avec elle 4 copines toutes les unes plus sournoises que les autres. Et puis, « pour ne pas faire les choses à moitié » dixit Doc_Lyme , 3 parasitoses seront à traiter en parallèle. "Tu vois - toi qui me dis que c’est dans ma tête, toi qui crois que j’exagère, toi aussi qui par tes réflexions m’a blessée – tu vois que je ne suis pas folle, que si j’avais continué à aller au boulot, ça m’aurait fait du bien…"


Aujourd'hui 9 décembre, 4 mois exactement après ma première crise, j’ai enfin un traitement. Ce sera long, très long mais l’espoir est là et plutôt que m’être échouée sur la plage, j’ai un phare en ligne de mire. Loin, mais je perçois sa lueur. Le chemin à parcourir même s’il va rester sinueux en vaut la peine. Je garde secrètement un objectif. Un défi qui va me faire tenir comme il l’a fait jusqu’à aujourd’hui.

Merci à celles et ceux qui me soutiennent, qui n'accordent pas d'importance à mes énervements, à mes oublis, à mes doutes et mes absences. Je vous aime.


Et puis je pense à toi qui souffres, ne désespère pas. Garde courage. On va la combattre cette fichue maladie.





54 vues3 commentaires

Posts récents

Voir tout
Post: Blog2_Post
bottom of page